Carnet
d’automne.
L’automne
n’annonce rien, il ferme la marche comme un ami vigilant.
Encore
étourdis que nous sommes des lourdes senteurs d’été, un moment d’inattention,
et
l’automne s’est déjà invité à nos cotés, discret,
il s’est
fait adopté dans le creux du jardin.
L’automne
ne nous met pas dans cet état d’ivresse de l’été,
d’éblouissement
de l’hiver,
de
frisson du printemps…
il nous
fait confiance, nous laisse improviser nos rêves d’amour dans sa lumière dorée.
Si l’été
nous brûle la nuque, l’automne chante médio voce, sur fond d’odeur de bois
mouillé.
Il est
tout partage de sérénité, mêlant ses couleurs d’or à ses odeurs de châtaignes
grillées.
L’automne
est gourmand.
A la
lisière de la brume, il nous invite à enrouler nos écharpes de laine
avant
d’aller marcher sur les tapis de feuilles…
pas si
mortes que ça….
à
entendre leur doux craquement.
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